Installée en Écosse depuis 2011, l’avocate spécialiste des droits de l’homme Debora Kayembe a été nommée début février rectrice de l’Université d’Édimbourg, l’une des plus prestigieuses du Royaume-Uni.
Née à Kinshasa il y a 45 ans, elle est élevée par sa tante paternelle et par son oncle, médecin, au sein d’une famille aisée, très proche du pouvoir de Mobutu Sese Seko. Elle grandit dans le faste, préservée.
À 19 ans, elle découvre les inégalités sociales et les injustices en pénétrant dans les bidonvilles de Kinshasa, réalise que les enfants pauvres de son pays ne mangent pas à leur faim, se révolte .Elle s’inscrit en droit à l’Université libre de Kinshasa et devient militante des droits de l’homme en rejoignant l’ONG Toges noires. Après un stage aux Nations unies, elle fait son barreau à Matadi dans la province du Bas-Congo et devient avocate spécialisée en droit international en 2000.
Son diplôme d’avocate étant reconnu en Écosse, mais pas en Angleterre, elle part en 2011 s’installer à Édimbourg, avec ses deux jeunes enfants. Là, elle est autorisée à s’inscrire au barreau.
En 2012, elle travaille pour le Scottish Refugee Council et entre à son conseil d’administration. En parallèle, elle devient experte auprès du bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour assister les victimes de guerre. En 2016, elle est la première Africaine appelée à rejoindre la Société royale d’Édimbourg, l’équivalent de l’Académie des sciences et des lettres, à la commission Afrique.
En juillet 2020, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, elle lance la campagne Freedom Walk, mouvement des droits civiques pour promouvoir les réformes sociales, la justice raciale et l’entente communautaire en Écosse.